FAUTEUILS : HISTOIRES DE RELIQUES
- Emmanuel Tecles
- 10 mai
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 mai

Les lieux abandonnés ne sont pas de simples espaces vides figés dans le temps... Ils continuent à vivre avec les passages de personnes , d'animaux, qui à ce titre continuent à donner vie à l'âme du lieu et ce qu'il représente. Y trouver de plus des objets et meubles sculptés par et pour l'homme, à son effigie, évoque une très forte présence par cette même absence humaine. J'ai toujours aimé les éléments et les artefacts se référant à l'homme et son ancienne présence comme des indices du mode de vie, du niveau de vie et du rythme de vie... Très souvent trônent des fauteuils, au centre, en évidence, ils s'exposent comme un sarcophage virtuel, un moule, presque un objet fantôme type nous dévoilant les habitudes des anciens habitants. Très esthétique à photographier, ils habillent l'architecture des lieux de façon discrète. Aussi très ostentatoires, ils nous donnent tout autant d’information sur le prestige du passé, le niveau de vie des propriétaires, c'est un marqueur traditionnel du style et de l'époque de ces ruines modernes . Ils incarnent presque dans mes images une forme de sacralité, reliques d'une époque révolue. Simple objet du mobilier, il devient un élément majeur qui nous raconte l'histoire du lieu avec émotions.

Les fauteuils sont eux même des objets d'arts et reliques avec leurs propres histoires, leurs provenances, leurs styles, résultant souvent de savoir-faire qui, pour certains, n'existent plus aujourd'hui ... Leurs positions dans les pièces, leurs couleurs, leurs matières nous enseignent des fonctions parfois différentes, du "fauteuil trône" du chef de maison au simple fauteuil repos de grand père, ils ont tous en commun cette désignation spectrale de l'ancien propriétaire, de l'ancienne famille ... il devient presque un objet d'étude sociologique. Le fauteuil fait parti du lieu, il est le lieu. Après avoir ssis l'autorité de son propriétaire, il en devient aussi une partie de l'âme de ces mêmes murs.
"Je me suis installé dans un fauteuil que j'avais chéri autrefois, et pratiquement érodé à mes formes. J'ai senti qu'on l'avait utilisé en mon absence, qu'il avait subi comme un lavage de cerveau "
Philippe DIJAN
Comme le décrit parfaitement cet extrait, le fauteuil est probablement le lien direct et visible, un trait d'union entre les anciens propriétaires, leurs modes de vie, et le lieu lui même, il nous raconte pacifiquement bon nombres de détails comme un livre ouvert et nous invite encore à nous y installer ...














































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